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  • Photo du rédacteurMicheline PACE

Draguignan ancré dans l'éternité


Dans le Var, les loisirs se conjuguent souvent à la nature. Les occasions de randonner ou de s’amuser sont certes nombreuses mais il ne faut pas oublier sa richesse culturelle. Ceux qui se trouveront cet été dans cette région hautement prisée vont se régaler à tous points de vue. En plus du somptueux littoral étalé à l’infini, la ville de Draguignan, nichée sur un gigantesque éperon rocheux à une heure de route de Toulon, présente une exposition des plus fascinantes.

Avec une approche pluridisciplinaire, la nouvelle exhibition du majestueux Hôtel départemental des expositions du Var à découvrir cet été, « Momies, les chemins de l’éternité » met en lumière différentes représentations de momies des quatre coins de la terre, leurs techniques et leurs usages rituels. Envoûtantes et fascinantes pour les uns, effrayantes et effarouchantes pour les autres, les momies ne cessent d’interpeller le grand public aussi bien que les chercheurs. Une scénographie sophistiquée offre un spectre d’objets exceptionnels relatant des mondes inextricables dont la finalité reste toujours à peaufiner dans le secteur médical autant qu' artistique.

Le commissaire Docteur Philippe Charlier pour qui la mort demeure indéfiniment un scandale aime à souligner avec force et vigueur « que le phénomène de la conservation volontaire des corps morts est universel ». Aussi, les momies d’Afrique subsaharienne et du Nord, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique, d’Océanie et d’Europe se côtoient-elles pour nous livrer quelques mystères sur la manière de vivre, l’environnement, l’organisation sociale autour des rites funéraires, l’art d’aimer ou le dernier repas des ces êtres qui nous ont précédés en laissant une trace indélébile. La sagesse des Anciens rencontre ainsi celles des Modernes dans les six grandes sections réparties sur les trois niveaux de l'établissement culturel incontournable du Var.


D’abord, bien qu’elles ne se cantonnent pas aux arts de l’Egypte antique, plusieurs momies de l'époque pharaonique intactes sont visibles à l’instar de photographies anciennes et une table de momification intégralement reconstituée à l’identique ; des éléments de la vie post-mortem de celles-ci – amulettes, bandelettes, vases Canope - sont mises en évidence dans les vitrines, dévoilant leur matériel d’accompagnement et la métaphysique des embaumements ; outre les momies humaines, on y observe également des momies de nature animale telles qu'un serpent, un oiseau et une souris ; la méthodologie de fabrication, le mythe d’Osiris largement évoqué notamment dans le Livre des morts mettant en scène le jugement dernier avec sa balance où sont soupesées les âmes (psychostasie) et les techniques décrites par Hérodote y sont traités de façon à démontrer comment se déroule le passage de la vie à la mort dont l'issue est ... la vie éternelle.

Puis, la mise en exergue de la peinture Vue de Caen réalisée avec des restes du cœur momifié du roi Louis XIV au service de l’étude scientifique avec des résultants époustouflants rend compte de la valorisation du patrimoine pharmaceutique.

La reconstitution d’une tombe Fali du Cameroun, les momies de « bouddhas vivants » d’Asie, les têtes réduites Jivaro du Brésil, les têtes séchées et tatouées mokomakai de Nouvelle-Zélande, celles de Papouasie Nouvelle-Guinée et celles du vaudou béninois ainsi qu’haïtien abritent la troisième partie.

Les momies d’Europe ne sont pas en reste ; contre toute attente, les répliques d’un lit de momification et une salle de collatura du sud de l'Italie sont montrées dans un autre espace sans oublier le film très instructif à visionner jusqu’au bout. Dans la continuité, le pied de l’Homme de Tollund (Danemark) – l’une des momies les mieux conservées au monde datant de l’Âge de Fer – témoigne de son sacrifice aux côtés des « reliques de Jeanne d’Arc » (même s’il s’agit dans les faits de fragments de momie égyptienne utilisée lors du procès en béatification) ou encore une mèche de cheveux et produits d’embaumement d’Agnès Soral (1450).

Dans un espace adjacent, l’autopsie d’une momie rendue possible grâce à des lunettes 3D prend tout son sens. Y sont abordés des thèmes clés tels que l’importance de la paléontologie pour « faire parler des morts » et l’ensemble des examens scientifiques réalisables sur une momie, et comment « les morts enseignent au vivant ».

Enfin, des affiches de cinéma relatives aux momies tapissent les murs de la sixième partie de l’exposition montrant son assimilation à la pop-culture (BD, livres, jouets, etc.) où l'on voit par le biais d’extraits de films se réaliser l’idée magique du retour à la vie des momies.


Cette exposition est unique en son genre tant elle regroupe les savoirs holistiques autour des momies, de ce qu’elles veulent encore nous dire ; de surcroît, elle renferme des pièces jamais révélées au grand public.

À l’instar de Ulysse, voyage dans une Méditerranée de légendes, l’exposition actuelle Momies, les chemins de l’éternité, Draguignan* (étymologiquement, le nom fait référence au dragon) marque une pierre supplémentaire à son édifice et s’impose comme une destination culturelle, touristique, de bien-être, en soi !


Où crécher ? Un hébergement insolite de luxe en plein nature - l’Hostellerie Les Gorges de Pennafort - constitue un lieu d’exception à Callas. cristallisant tous les atours et les atouts imaginables. Niché au cœur du Var, face à la muraille rose brique des gorges, l’hôtel-restaurant gastronomique 4 étoiles prend ses marques dans une véridique bastide provençale. Ses 13 chambres et suites à la déco raffinée surplombent un parc magnifique flanqué d’un SPA tranquille et d’une piscine chauffée aux courbes serpentines.

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